Ils disent que nous sommes un peuple nordique, que nous sourions au milieu des bourrasques qui charrient les flocons fouettant nos visages. Ils disent que nous sommes nés avec des raquettes aux pieds, une tuque sur la tête et un bâton de hockey entre les mains. Ils nous imaginent sur nos motoneiges, nos skis et nos patins. Oui, nous avons l’hiver gravé dans notre ADN, mais ils oublient que seuls ceux qui subissent la froidure savent profiter de la chaleur.
Ici, quand le soleil nous débarrasse des derniers bancs de neige, les gens deviennent dingues, beaux et claustrophobes. Les voisins mangent sur leur balcon matin, midi, soir et nuit. Entre 17 h et 19 h, durant ces deux merveilleuses heures où les travailleurs qui ne pensent qu’à leurs vacances futures reviennent du boulot et préparent à manger, les quartiers résidentiels se saturent des fortes et alléchantes odeurs de barbecue. Les passantes font fleurir les trottoirs avec leurs robes colorées, les terrasses débordent d’alcool, d’éclats de rire et d’ivresse, et une légèreté pleine des possibilités estivales flotte partout.
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J’ai toujours aimé l’illogisme des Québécois lorsque le mercure grimpe. J’aime que tous veulent une piscine même si elle ne sera fonctionnelle que quelques mois. J’aime qu’il y ait 3 festivals en même temps dans les grandes villes. J’aime que les jardiniers s’affairent comme des forcenés ne serait-ce que pour avoir la satisfaction d’avoir eu le temps de faire une seule récolte. J’aime qu’il y ait des files épouvantables chez les marchands de glace les soirs de beau temps. J’aime les peaux exagérément dorées des filles qui passent leurs après-midis près de la piscine municipale.
Surtout, j’apprécie tout particulièrement les soirées interminables où le soleil refuse de prendre congé, où le temps se rafraîchit progressivement, où le calme s’installe et les bières se débouchent. Le culte de l’été nous le poursuivons jusqu’aux petites heures du matin autour d’un petit feu, de guimauves calcinées, de souvenirs partagés, de guitares grattées. Pendant ce temps, les amoureux arpentent les rues abandonnées, main dans la main, et se grisent des petites brises fraîches qui caressent leur peau. Ils se font des déclarations d’amour quétaines sous le ciel brillant d’étoiles.
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L’été, nous le savourons jusqu’à l’extrême, dans toute sa gratuité, dans toute son effervescence. Les couleurs miroitées par le soleil brillant, les odeurs qui accompagnent nos promenades, les couchers de soleil qui s’étirent toujours plus tard.
L’été au Québec, c’est le seul vrai!