crédits: Hélène Vallée-Saint-Denis
crédits: Marie-Andrée Labonté-Dupuis
C’est sur le bord de la mer, un livre dans la main, un verre dans l’autre, que j’ai eu cette idée de faire un accord boisson et livre : mes deux passions estivales. Je vous propose ainsi d’harmoniser vos vacances dans une de nos merveilleuses régions du Québec avec un livre et un spiritueux qui vous immergeront dans l’ambiance estivale. La destination que j’ai choisie ce mois-ci : la Côte-Nord. De Tadoussac à Natashquan en passant par Baie-Comeau, Port-Cartier, Sept-Îles, et la Longue-Pointe-de-Mingan, la Côte-Nord regorge de paysages magnifiques. Elle nous fait rêver par ses forêts luxuriantes, ses plages qui se prolongent à l’infini et ses villages pittoresques.
crédits: Marie-Andrée Labonté-Dupuis
Pour vous plonger dans l’univers de la Côte-Nord, je vous propose le livre Kukum, de Michel Jean. Non, l’histoire ne se déroule pas exactement dans la région de la Côte-Nord, même si on en fait mention. J’ai surtout choisi ce livre, car il nous fait connaître l’univers des peuples autochtones dont plusieurs vivent encore le long de la route 138 qui traverse le territoire Nord-côtier. La communauté Innue de Mingan est sûrement la plus connue. Et c’est d’ailleurs de communautés innues dont il est question dans ce roman qui nous permet de très bien comprendre leur vécu. Par les yeux d’Almanda, qui tombe amoureuse d’un jeune Innu, on découvre la réalité des peuples autochtones. Ses cheveux blonds lui donnent des allures d’étrangère, mais elle se fait rapidement accepter par sa nouvelle famille et s’intègre à leur mode de vie nomade, en forêt. On souffre avec cette famille innue lorsque leur rivière est soudainement infestée par les industries de papier, comme celle construite à Baie-Comeau. On sent la tristesse d’Almanda lorsqu’elle et sa famille sont confinées dans les réserve et, ce qui est encore plus d’actualité, c’est qu’on ressent toute sa colère et son impuissance face à l’Église quand elle débarque pour voler les enfants du village et les envoyer dans des pensionnats autochtones, dont certains n’en reviendront jamais. On se sent moins visiteurs de ce territoire du Nord lorsqu’on comprend la réalité de ceux qui y habitent et qui y ont habité avant nous.
crédits : Marie-Andrée Labonté-Dupuis
Et pour accompagner ce livre, je vous propose la boisson de gin aux airelles. Les airelles, ce sont les petits fruits rouges, amers, de la grosseur d’un bleuet qui poussent partout sur la Côte-Nord et que l’on peut déguster sous forme de coulis, de vinaigrette, de confiture ou encore de compote ou même sous sa forme nature. Mélangées avec les bleuets de la région, dans une petite salade de fruits, elles sont parfaits. Moi, je vous propose de les déguster macérées dans cette boisson qui vous redonne le pep nécessaire pour continuer votre lecture au soleil, sur une plage de Port-Cartier, par exemple, dans une chaise confortable. Cette liqueur de gin provient d’ailleurs de la distillerie Puyjalon, installée à Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord. Cette distillerie, qui priorise la qualité de ses produits plutôt que leur quantité, prend beaucoup de temps avant de concevoir un produit digne de ce nom. Prendre le temps de bien faire les choses, une valeur qui semble importante dans cette région.
Il y a tant de beaux territoires au Québec, tant de savoureux produits locaux et, évidemment, une littérature tellement riche. L’été est la meilleure occasion de les découvrir.
Par Marie-Andrée Labonté-Dupuis
Révisé par Amélie Carrier