À travers une mise en scène et des dialogues/monologues qui ne prennent pas de gants blancs, on se retrouve dans un univers qui nous rappelle une réalité qu’on voudrait peut-être oublier. La recherche du confort, le respect des règles établies et le fait de perdre nos rêves dans les recoins de nos grosses maisons.
On se retrouve donc, pour commencer, autour d’un lit d’hôpital, où rapidement le temps, la réalité et la fiction s’entremêlent.
En 2008, Frédéric et Odile, amoureux, rencontrent Wilson, natif de la communauté de Maasaï et adopté au Québec. Ils ont 16 ans et ont la volonté de se tenir debout contre les règles établies. Par la désobéissance et la poésie, on entre dans l’univers de ces trois jeunes en recherche identitaire, mais pour qui une chose est certaine : ils veulent partir et trouver leur terre promise.
En 2018, Fred est dans son lit d’hôpital, mourant, où ses proches lui rendent visite. À l’exception de la préposée qui s’occupe de lui, il restera muet avec tout le monde. Un dernier acte d’insoumission, car il refuse de se soumettre à la « langue » de ses parents. Chacun passera au monologue, apportant leur humiliation, leur honte, leur fierté ou leur regret.
« Nous sommes libres. Infiniment. Mais l’oublions trop souvent.
Ou l’assumons difficilement. »
– Steve Gagnon, auteur de la pièce
On entre dans un monde qui va nous faire réagir et, avec de la chance, nous le faire réaliser. C’est en entrant dans chaque scène que les idées s’entrechoquent. Par les contrastes d’émotions vécus, l’emphase sur les répétitions et les silences. On nous surprend, on nous émeut, on nous fait rire, on nous rend inconfortables. Et c’est exactement de cette manière que la pièce devient immersive. On se remet soi-même en question, on se reconnait. Steve Gagnon souhaite que ce spectacle « insuffle [aux spectateurs] courage et désobéissance, qu’ils prennent conscience des possibilités infinies qui s’offrent à eux pour qu’ils tracent le propre chemin de leur vie. Et qu’avec conviction, ce tracé définisse une existence pourvue de sens, individuellement et collectivement ».
Vous avez jusqu’au 25 janvier pour aller voir la pièce, au théâtre Périscope.
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Crédit photo : Dylan Sheper, Masters Productions