Bien que j’aime les garçons, je recherche constamment la présence des femmes. Je m’identifie à leur sensibilité, je m’émeus devant leur beauté, je suis fasciné par leur instinct maternel. Inutile de dire que je suis en faveur de l’égalité des sexes. Il m’apparaît évident qu’une femme devrait avoir les mêmes opportunités que moi et gagner le même salaire à compétence égale. Le féminisme est au cœur d’un débat de société et de valeurs depuis quelques semaines. On s’enfarge sur le mot, on lui attribue des intentions, on se dissocie du mouvement comme s’il donnait des boutons. Voldemort peut bien aller se rhabiller, la censure à un nouveau nom.
Pourtant, il y a à peine deux générations, les femmes n’avaient pas le droit de vote. Elles étaient considérées comme inférieures à l’homme… ÇA, ça donne des boutons!!! À chaque élection, je suis sidéré quand des amies m’avouent ne pas se présenter dans l’isoloir par manque de temps ou d’intérêt envers la politique. 1940, c’est pas si loin les filles, come on!!! Si on m’interdisait de faire valoir mon opinion parce que je suis un gars, gai, Beauceron, gaucher ou blogueur, je me présenterais au bureau de vote avec une machette. Je me sectionnerais la main droite en frenchant le mec le plus près. Je scanderais que le vrai luxe, c’est d’être soi-même, avec mon accent beauceron amplifié par une caisse de 24, tout juste avant d’aller annuler mon vote avec le peu de sang qu’il me reste dans les veines en brandissant mon moignon engagé politiquement. Nobody puts baby in a corner. Bref, dans une autre vie, j’étais une Femen!!!
En télé, c’est pareil. Que ce soit Veronica Mars, Jackie Peyton dans Nurse Jackie, Carol Peletier dans The Walking Dead, Carrie Mathison dans Homeland ou les clones Sarah/Alison/Cosima/Helena dans Orphan Black, j’admire la résilience, la force de caractère et la combativité dont elles font preuve.
Ma série en vedette cette semaine en est la quintessence. Tout comme Superman, à partir du moment où l’on accepte qu’une simple paire de lunettes arrive à dissimuler sa réelle identité, il est facile d’apprécier l’excellente série qu’est Supergirl. N’étant guère un fan de super héros et encore moins de science- fiction, Supergirl a tout de même réussi à me river au petit écran chaque semaine depuis la rentrée automnale, sans ne jamais voir mon intérêt diminuer.
En voie d’extinction sur leur planète natale, Kara Zor-El a pour mission de protéger son cousin lors de sa venue sur Terre, mais elle mettra plus de temps que prévu afin de venir le rejoindre. Ayant déjà accompli de grandes choses et portant le titre de Superman, ledit cousin ne nécessitera plus la protection de Kara à son arrivée. On retrouve la jeune femme quelques années plus tard, alors qu’elle tente de mener une vie normale. Elle sera forcée de sortir de l’ombre et révéler ses pouvoirs au grand jour malgré tout le danger que cela comporte pour elle et son entourage.
L’actrice Melissa Benoist déborde de charisme dans le rôle de l’extraterrestre bionique. Elle incarne la vulnérabilité et l’invincibilité avec une telle justesse qu’elle arrive à atteindre des sommets de crédibilité même dans une œuvre de science-fiction. Calistsa Flockhart (AllyMcBeal) interprète avec brio la patronne tyrannique de Kara ; elle vole littéralement chaque scène et apporte son expérience à la distribution relativement novice. Le trio féminin central se raffine avec la toujours excellente Chyler Leigh, qu’on a pu voir dans Grey’s Anatomy. Elle y interprète la sœur adoptive de Supergirl. Un rôle fait sur mesure, nécessitant beaucoup de nuances afin d’exploiter la complexité de la relation conflictuelle entre les deux femmes. Elle arrivera plus d’une fois à me décrocher une larme au cours de la saison. À eux seuls, les effets spéciaux méritent le détour. Chaque épisode est un petit chef-d’œuvre à la facture visuelle impressionnante.
Fait intéressant, Superman ne fait pas partie de l’équation. Il se manifeste par texto, à travers un grand titre de journal ou simplement en coup de vent à peine perceptible. Supergirl devra faire ses preuves sans compter sur l’aide de son penchant masculin. Avec les cotes d’écoute quelque peu décevantes, j’anticipe un caméo de l’homme d’acier dans la deuxième saison.
Supergirl est une série d’actions qui aborde les thèmes de la famille et de la quête d’identité. Kara a beau venir d’une autre planète, elle a aussi le cœur qui bat pour un collègue de travail, doit repousser les avances d’un ami campé dans la friendzone et sa patronne aux attentes démesurées lui donne également des brûlures d’estomac. Crois-moi, tu pourras t’identifier au personnage tout en arrivant à partager une heure de télé en compagnie de ton amoureux qui risque de triper sur l’aspect sci-fi. Idéal également comme soirée de filles si le célibat te colle à la peau. Enfile donc ton pyjama, commande une grosse pizz, enlève tous tes accessoires beautés et porte fièrement ta paire de lunettes qui te donne un air de taupe constipée, le temps est venu pour toi de décompresser.
Tu accomplis chaque jour de petits miracles, tu es une princesse que l’on apprécie rarement à sa juste valeur, tu es formidable, tu es ma Supergirl à moi.