Je suis mélomane de nature.
J’ai eu la chance de travailler dans plusieurs spectacles. Certains d’envergure, certains un peu moins. Mais, chaque fois, j’observe les gens faire la file pour voir leur artiste préféré. Je vois des gens excités, joyeux et fébriles à l’idée de la soirée qui les attend.
La tragédie du Bataclan m’a particulièrement affectée. Quand je ne travaille pas dans un show, ben, j’y assiste. C’est mon univers auquel on s’est attaqué.
J’ai vu des mesures de sécurité se renforcer, des spectateurs un peu plus crispés qu’à l’habitude. J’ai même côtoyé une Amélie stressée dans un lieu qui l’a toujours rassurée. J’ai vu des gens s’amuser, mais toujours avec un fond de « on y pense pareil ».
Pis, il y a quelques semaines, j’ai vu le Bataclan rouvrir, seulement un an après la tragédie. J’ai vu le spectacle de réouverture afficher complet.
J’le répèterais à de nombreuses reprises pour imprimer la signification de ces mots-là dans chacun de vos coeurs.
On en parle beaucoup, de la terreur. On en parle beaucoup, du malheur pis de la peur. Sauf que ça, c’est tellement une bonne raison pour se parler d’espoir.
Les spectateurs ont imposé le bonheur dans un lieu tourmenté par la terreur. Ils ont dit non à la malédiction et à l’abandon d’un lieu autrefois tellement apprécié.
Fait que le rideau s’est rouvert.
Les projecteurs se sont rallumés, les premiers accords ont été joués.
Sting est monté sur scène pis s’est occupé du shower de la renaissance du Bataclan.
Et les Parisiens nous ont offert sur un plateau d’argent la plus belle preuve de courage. Courage sur lequel on devrait tous prendre exemple.
Ça ne sera sûrement jamais comme avant.
Mais la mémoire de ceux qui ont disparu pourra danser avec ceux qui veulent se souvenir.
Pis on découvrira finalement que le fameux « Message In A Bottle » aura été un hymne à la force d’un peuple qui refuse de s’incliner devant la peur.
Par Amélie Savard
Marie Lortie Côté
Source photo de couverture : Unsplash