On parle d’orgasme comme d’un but à atteindre.
On parle d’orgasme comme d’un mystère.
On parle d’orgasme comme d’un phénomène rare.
On parle d’orgasme comme d’un ovni.
On parle d’orgasme comme d’une chose difficile.
On parle d’orgasme comme d’une obligation.
Mais, dans les faits, qu’est-ce que c’est réellement l’orgasme?
Selon le Larousse, l’orgasme serait le « point culminant et [le] terme de l’excitation sexuelle, caractérisée par des sensations physiques intenses ».
La définition est intéressante parce qu’elle implique une fin avec le mot « terme ». Comme si après avoir eu « fini », la relation sexuelle serait terminée. Dans la réalité, une relation sexuelle n’est terminée que quand on le décide…
En duo, il m’est arrivé peu de fois d’atteindre l’orgasme lors d’un rapport sexuel.
« C’est plate que tu ne viennes pas. »
C’est une phrase que j’ai souvent entendue. Je ne crois pas que les personnes qui me l’ont dit le faisaient méchamment. Elles allaient plus dans le sens que c’était regrettable pour moi que je n’atteigne pas le 7e ciel. Je trouvais par contre dommage qu’elles éloignent le fait que j’avais tout de même beaucoup de plaisir, que ce n’en était pas moins agréable et que je n’étais pas moins excitée!
J’ai l’impression que l’orgasme est comme un ovni pour plusieurs personnes : on en entend parler, certains y croient, certains l’ont déjà vu ou vécu… C’est comme une sorte de mystère qui plane et duquel on aimerait tous avoir le livre secret. L’affaire, c’est que je crois que l’orgasme est une chose qui se travaille et qui s’acquiert au fil des expériences. C’est aussi une chose qui se transforme à chaque partenaire. Ce n’est pas un but à atteindre et une finalité, mais plutôt une expérience à vivre. Une expérience à cultiver, une expérience d’apprentissage.
J’ai pu confirmer mes précédentes affirmations en parcourant le compte Instagram de Molly-Margaret aka What’s wrong with Molly Margaret (si tu ne la suis pas, je t’ordonne de la faire maintenant). Sur sa page, on peut voir un highlight spécial orgasms. Dans celui-ci, elle parle de son expérience personnelle et de conseils qu’elle donne pour expérimenter l’orgasme. Selon elle, il faudrait se départir du « plaisir basé sur un objectif ». Molly-Margaret ajoute que « nous avons appris qu’une relation sexuelle est terminée lorsque l’un des deux partenaires a fini » (en s’adressant principalement aux hommes). Or, « finir » veut dire que quelque chose est terminé. Elle rajoute que ceci « devient une course en opposition à un road trip plaisant avec aucune destination en tête ». Elle finit par dire que « personne ne peut nous donner d’orgasme » et que c’est seulement nous qui avons le pouvoir de nous allouer le droit d’en venir à ce point.
Pour ma part, en solo, à travers les années, mon atteinte de l’orgasme a beaucoup évolué, si je peux m’exprimer ainsi. Au début, ne connaissant pas vraiment mon corps. J’étais un peu craintive et je forçais beaucoup pour atteindre mon « but ». Je n’avais pas nécessairement les bons exemples sous les yeux en regardant de la pornographie gratuite et je n’avais jamais lu sur le sujet ou cherché des sources plus féministes. Ce qui me faisait penser que l’orgasme était l’objectif et l’aboutissement d’une relation sexuelle. Maintenant, tout en étant encore en « apprentissage », je peux dire que je suis plus informée et plus douce avec moi-même et cela paraît. Quand je joue solo, je me rends presque chaque fois au point culminant.
Où je veux en venir avec ce texte, c’est que c’est correct si tu n’atteins pas le Nirvana à chaque coup, que ce soit avec toi-même ou en duo. Il y a tellement de raisons qui font en sorte que l’on ne puisse pas avoir d’orgasme. Cela peut être en rapport avec tout ce qui se passe dans notre vie et notre capacité à être à l’écoute de notre corps. L’important, c’est de mettre son focus sur le plaisir que tu as pendant le rapport ou ta séance de masturbation, d’explorer et surtout de ressentir le bien-être.
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