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Quand la pression devient coutume, une réflexion sur le travail aujourd’hui

Source: Freepik

Suis-je la seule ? Lorsque je vois les mots « capacité à travailler sous pression », j’ai le goût de fuir autant qu’un chat qui entend une balayeuse sortir du placard.

Dans les descriptions d’emplois, on mentionne ce critère presque systématiquement, comme si c’était « normal » de devoir s’imposer une ambiance pesante cinq jours par semaine. Et je ne parle pas de gérer le stress quand l’état d’urgence est inévitable, comme pour un ambulancier ou un pompier, par exemple. Logiquement, dans un milieu où des vies humaines sont en jeu, ça fait partie du quotidien et de la définition propre de l’emploi. Pour ça, on ne remerciera jamais assez les gens dotés de ce superpouvoir de force mentale et physique.

En revanche, pour une job de bureau qui demande de faire preuve d’organisation, de créativité ou d’analyse, ça reste discutable, la nécessité de savoir travailler sous pression. Bien au contraire : la minutie, la réflexion et l’attention sont davantage synonymes d’un travail de qualité, non ? J’ai tendance à croire que ce n’est pas sain de s’accrocher une épée de Damoclès au-dessus de la tête, surtout dans une société épuisée, alors que la santé mentale générale est aussi fragile qu’un plant de basilic.

Ma petite décennie sur le marché du travail m’a appris au moins une chose : il faut bien travailler pour vivre, mais il n’est absolument pas nécessaire de vivre pour travailler. On s’entend, il y a en a qui carburent à avoir 26 000 projets en même temps et à travailler 10-12 heures par jour. Ces personnes ont toutes mon admiration, car je l’assume maintenant : ce n’est pas pour moi. Par contre, l’imposer par défaut comme modèle à suivre ou comme critère impératif, ça, c’est à mon avis dénué de sens. Il me semble qu’on est vraiment à côté de la track pour une belle philosophie de vie humaine.

D’autant plus qu’à l’ère du multitasking, il faut être un véritable ninja. Le modèle « full equip » ! On met tous les rôles sur les épaules d’un individu qui, au bout du compte, constitue son propre département. Le problème, c’est qu’on cache tout ça sous l’ambition de relever de nouveaux défis alors qu’en réalité, il n’y a qu’un seul bénéfice : c’est épargner des frais en main-d’œuvre à l’employeur. Car même si tu maîtrises plusieurs arts martiaux, tu as quand même juste une armure à porter… et juste un salaire.

Si je me prends comme exemple, ça ne suffit plus vraiment d’être graphiste. D’avoir « juste » un DEC ou un BAC. Il faut être graphiste/expert en marketing/rédacteur et traducteur/intégrateur Web/gestionnaire de médias sociaux/pieuvre en formation continue. La liste des définitions de tâches s’allonge tel un marathon d’expertises dans lequel on peut tomber facilement à bout de souffle.

Et c’est vrai qu’aujourd’hui, tout semble fait à la course : on veut tout maintenant ou pour la semaine dernière. On est pressé, mais de quoi, au juste ? C’est nous qui nous imposons cette vitesse folle, et quand on finit par frapper le mur, les dommages ne sont pas loin d’une perte totale. On peut-tu prendre le temps de respirer, de ralentir un peu le rythme ?

Ce serait bien de revenir à la source. De réaliser que si un poste nécessite l’exécution de plusieurs tâches simultanément, réalistement, on n’a pas besoin de plus de compétences, mais simplement de plus de bras (ou de cerveaux). On y gagnerait peut-être un peu moins en salaire, mais ce serait plus facile d’atteindre un équilibre entre travail et vie personnelle. Question de relâcher la pression, d’être heureux et de vivre plus paisiblement.

Source: Freepik

Par Anne Lachance

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