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50 SHADES OF GREY : la fanfiction – Par Cristina

À la suite du succès sans précédent de ma chronique de la semaine dernière sur les différents styles de littérature érotique, je vous garroche sans vergogne ni bas-culotte le premier chapitre de fanfiction du fameux roman de E.L. James, 50 nuances de Grey. Appelle le Prix Goncourt, ça presse!

Dans le film original – tiré d’un livre de (main sur la) poche – Anastasia Steele, une vierge fille de 22 ans, étudiante en littérature et mordilleuse de crayon HB, s’amourache d’un monsieur abuseur, mais fortuné qu’elle rencontre pour une entrevue. Le bellâtre, lui, tripe immédiatement sur l’éventuel défonçage d’hymen en lui récitant du Brontë la tête à l’envers. Quelques entrées par effraction et cadeaux « sugardaddisants » plus tard, le dude millionné décide de la stalker en bonne et due forme. Il lui fait faire des sauts en rentrant chez eux sans faire de bruit; il lui fait faire trois, quatre tours en hélicoptère en or pis en diamants; il lui fait signer un accord pour qu’elle se soumette la partie sexuelle à lui, rien qu’à lui, coups de fouette en boni. La niaiseuse finit par dire « oui », pis là s’en suit une romance de couvre-lit qui finira dans le donjon pour des sauteries aux yeux bandés, aux poignets et chevilles strappés, velours, cuirette, latex, « aloue wet ». Mais pas avant le chapitre trois. Pour le plaisir de l’insolence romantico-cochonne, ma version réécrite.

 *****

FANFICTION – 50 nuances de gris

SCÈNE 1 – ACTE 1

Intérieur jour. C’est l’après-midi, appartement d’Anastasia et de sa coloc quand même chicks pis délurée. Anastasia se prépare à aller interviewer un jeune homme d’affaires prospère pour son osti de journal d’école ou autre torchon académique. Vu que ça prend une histoire pour faire une histoire, la niaiseuse devra se déplacer pour un face à face. Pas de danger qu’ils se règlent le question-réponse par courriel.

Anastasia se retrouve au bureau du multimilliardé. Ses réceptionnistes sont habillées serrées sur le cul, comme dans Mad Men, mais avec un petit edge porn. Genre « je me fais souvent emboufter par mon boss quand je mets cette jupe-là, mais je marche comme si de rien n’était en allant faire des copies ou en me promenant le cul à gauche à drette ak une brocheuse dans les mains ». Anastasia commence à se sentir comme de la marde de ne pas s’être lavée/peignée les cheveux. Son cardigan sent un peu la robine, et elle a transpiré sa boisson dans sa brassière avec une bretelle recousue avec du tape gris.

Chicks super bombe avec un gros rack bronzé lustré : « Mlle Steele? M. Grey est prêt à vous recevoir. »

Anastasia : « Okidoo, tabarnac. »

Elle suit la chicks trop bombe jusqu’au bureau : une affaire en marbre avec de la vitre partout, pas de marque de doigts nulle part. Anastasia se demande si c’est les chicks qui doivent laver les vitres en finissant leur shift, et si oui, est-ce qu’elles utilisent du Windex avec du papier brun? Du papier journal?

Grey : « Mlle Steele, je vous attendais. »

Anastasia : « Ben, c’est moi. Salut! » (Elle ferme la bouche pour éructer muet une bière d’hier.)

Elle tend son poing pour faire un fist bump. Grey ne bronche pas, mais là, pas pantoute. Elle descend son poing et marmonne un « pas grave… ». Grey lui fait signe de s’asseoir dans un fauteuil en cuir, y’en a genre quinze dans la pièce. Dans des couleurs de pense-bon : rouge, brique, blanc, crème, ocre, magenta, vaginta, veine, couille, peau de bat, clit, téton clair, mamelle et bleu. Elle s’assoit, et le cuir croasse sous le poids de son cul aux jambes écartées.

Anastasia : « Fait que première question : Pourquoi vous êtes riche, donc? »

Grey : « C’est ça votre première question? »

Anastasia : « Je peux la reposer en deuxième, si tu vous aimez mieux. »

Grey : « Nenon, c’est juste que je trouvais ça mal formulé pour une étudiante en Lettres. »

Anastasia : « Igne, c’est rough dire ça. Avez-vous tu déjà étudié en Lettres? »

Grey : « Non… »

Anastasia : « Bon ben, c’est moi qui pose, pis c’est toi qui parlez! »

Grey : (tabarnac!) pensa-t-il.

Anastasia : « C’est quoi le secret de la réussite selon vous? »

Grey : (Il quitte la fenêtre qu’il fixait jusque là et s’approche d’elle. Lui debout, elle assise. Il s’accote le pied sur le fauteuil à côté d’Anastasia. En levant la jambe, ça lui moule la poche dans le pantalon de fortrelle fancy, et on voit la courbe de son bat pis ses gosses. Il se tourne vers Anastasia pour être sûr qu’elle ne manque rien du spectacle de sa poche échancrée prête à lui bondir du futal et à atterrir dans sa gorge de neuve.) « La réussite pour moi, c’est la conquête, l’étonnement! » (Ses yeux bleu-brun-fleuve de pervers fini s’injectent de sang. Il s’imagine déjà la fourrer dans la tête. Il remue du bassin pour ponctuer ses phrases, comme un maniaque exalté.) « Sans étonnement, poursuit-il, il n’y a plus de nouveauté, et sans nouveauté, c’est la mort du marché. Autant pour les créateurs que les diffuseurs. Voyez, je suis de ceux qui peuvent transformer les idées en espèces sonnantes. J’ai besoin d’eux, de vous, et vous, de moi. »

Quand il dit « moi », il se gonfle le chest et sa chemise en tissu cher se tend au point qu’elle bâille entre deux boutons et on voit ses poils de torse, mais juste un peu. Anastasia n’en perd pas une goutte et trouve que sa posture est celle d’un mâle en mal de se faire pomper. Elle y pense. Et si… Le bureau vitré. Tant de regards partout. Elle se dit… Et puis, une pipe, rapide, avec ses lèvres tendres, embrasser sa verge sur son long, perdre le souffle jusqu’au fond de sa gorge de sa queue shaftée solide. Il enroulerait ses cheveux lousses dans son poing et la ferait aller et venir jusqu’à ce qu’elle choke, les yeux pleins d’eau, l’oral obstrué, pieuse pompeuse…

Anastasia : « Fait que… poursuit-elle, l’esprit ailleurs. Comme ça tu dites que tout le monde a besoin de toi vous pis vous tu avez besoin de tout le monde? »

Grey : « C’est une façon simpliste de dénaturer ce que je viens de vous exprimer clairement. »

Anastasia : « Ok cool, dit-elle en s’en sacrant un peu. »

Ça y est, elle a le goût de se crosser. Est-ce que c’est le cuir de la chaise qui lui donne chaud entre les jambes ou c’est sa chatte qui brûle la chaise? Elle le sait pas. Est-ce qu’ils ont eu un moment? Pense-t-il à fourrer? Est-ce qu’elle peut lui emprunter huit piasses pour un taxi?

Grey : « Êtes-vous prompte à l’étonnement, Anastasia? »

Anastasia : « Hein? »

Grey : « Êtes-vous perméable à l’émerveillement, à l’exquise sensation du nouveau, du beau? Êtes-vous nouvelle dans le creight? Avez-vous la petite fleur à fleur de pétale? Êtes-vous encore première de classe dans la liste des bonnes petites filles? Vous a-t-on déballé le carnet de danse? Vous a-t-on relevé la jupe des saintes-jupes? Vous a-t-on bonboné la confiserie? Avez-vous le nénuphar emballé? Vous a-t-on farlouché l’abricot, bricoté la farlouche, caressé l’anguille sous roche, pourléché le Bas-Canada, poinçonné le vivarium, graissé la colombe, marionnetté dans le menu, décoré au javelot, écarté les mies, pianoté dans le tambour, trempé l’encrier, reviré comme un gant, aimanté le canard, paginé le feuilleté, tromboné la petite partition, menuisé le minou, minuisé l’horloge, louvoyé dans la toundra, hurlé dans la sandra, singé dans le rhésus, chimpanzé dans l’anus, tamponné la boîte postale, domestiqué l’animal, investigué au grand prisme, tutoyé du priapisme, printanisé l’hirondelle, dédicacé le caramel, attrapé la souris, assommé le colibri, réécrit la petite Bible, frémi dans le terrible, poignardé dans le vison, inondé la maison, attaqué la parabole, squatté dans le sous-sol, naufragé sur l’île, démonisé l’évangile, inspiré dans fait-vécu, christianisé la tribu, pleuré dans le cerceau, percé l’Oreo, violenté la boîte aux lettres, arrosé de vinaigrette? Avez-vous régurgité votre chapelet? Vous a-t-on défenestré le palais à coups de verge? En un mot comme en moule, êtes-vous vierge? »

Anastasia : « Lol! KTHXBY. »

Grey :… (Se sentant bien en verge, mais démonté.)

Anastasia : « Câlisse, sérieux. J’ai envie de te dire, genre, on se connaît à peine. Avez-vous tu un hélicoptère privé au moins?

Grey :… (Débité à mort, mais déjà amoureux.)

Anastasia se lève. Elle empoigne la cuisse encore pliée dans le fauteuil de Grey. Il bronche pas, même qu’il retrousse du pelvis un peu pour qu’elle lui frôle la graine un peu de sa main chaude et petite. Il voulait une soumise. Il la domine de par sa caste sociale. Sera-ce enough? Aucun des deux ne le sait encore. Mais ils sont jeunes. Et ils ont le goût. De fourrer. À plein cul. À grands draps. Comme des criss d’animaux, des chevaux qui se montent, des bêtes à deux dos, des culbuteurs chorégraphiés dans le ballet le plus connu des tout-nus. S’aimer entre guillemets, jouir en italique. Venir dans les didascalies, gémir dans le surligné. Fourrer. À s’en vider la poche sur le chest blanc aux tétons dressés d’une vingtenaire cochonne.

FIN DE LA SCÈNE 1

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