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50 SHADES OF GREY : la fanfiction, chapitre 5

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Le manoir dans lequel Grey et Anastasia pénètrent embaume le luxe lourd des richesses d’autrefois. Riche d’un patrimoine secret dont seuls les mieux nantis semblent pouvoir jouir en toute exclusivité. Anastasia flashe ben raide sur les luminaires dans l’entrée et se dit que ça a dû coûter une beurrée. À demi masquée par son loup aux dentelles grises, elle s’efforce de ne pas paraître impressionnée quand l’hôtesse, un homme lourdement maquillé et costumé en prostituée victorienne, vient les accueillir.

Homme lourdement maquillé et costumé en prostituée victorienne : « Monsieur Grey », fait-il solennellement avant de se starter une arabesque saluante de visite.

Anastasia : « Malade! C’est crissement beau chez vous, monsie… madame. »

Grey empoigne Anastasia derrière le coude et la serre fort en voulant exprimer ainsi un « Ta yeule, sérieux! » qu’Anastasia ne comprend que trop tard.

Anastasia : « Ayoye, câlisse! Voyons… »

Elle s’arrête dans son élan quand elle se retourne vers son pinceur et s’enfarge dans son regard. Les yeux les plus doux qu’elle n’ait jamais vus de sa vie. Lui aussi maintenant à demi masqué par un loup (gris foncé aussi, mais sans dentelle) qui encercle ses yeux beaux comme des rivières polluées juste ce qu’il faut.

Perdue à nouveau dans le magnétisme à cinquante étages de son peddler, Anastasia est débarrassée de son sac à main, qu’on remplace par une flûte de ce qui semble être du champagne d’un rose indescriptible. Revenue à elle une fois sa coupe en main, elle se clenche une glou en faisant un léger tour d’horizon de ses yeux de niaiseuse. La robe prêtée par sa coloc qui couvre qu’un petit peu de son corps de vingt-deux ans clashe sur un moyen temps avec le décorum de la place pis le linge du monde. Quelqu’un qui aurait vu le film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick pourrait en faire la comparaison. Mais Anastasia n’est pas trop une fille de films.

Le hall circulaire est coiffé d’un puits de lumière qui doit servir plus le jour, car la nuit noire colore le plafond comme un œil rond et inquiétant, qui ne laisse rien voir de l’extérieur, mais qui voit tout de ses captifs d’en dessous. Des colonnes blanches s’élèvent comme des jambes en V sur lesquelles des invités, soit richement vêtus, soit nus et masqués, s’appuient avec une sorte d’ennui. Des portraits grandeur nature ornent les murs et représentent presque tous des femmes nues. Leur silhouette, leur coiffure semblent les classer dans une autre époque, pourtant la position de leur corps et l’attirail de quincaillerie que revêtent quelques-unes les ramènent à la modernité. Une peinture montre deux femmes, l’une nue et ligotée sur une chaise, jambes écartées d’est en ouest, dans l’attente. L’autre nue, debout et masquée, est derrière elle avec dans les mains un objet long. Les autres portraits de femmes ne présentent pas de duo. Des femmes nues et seules, regardant droit devant elles, comme si elles fixaient un objectif imaginaire. Toutes ont l’air d’avoir le début de la vingtaine. Si leur corps varie d’une toile à l’autre, chacune dégage la même humeur de l’animal calme. Biches défendues, mais offertes. Elle ne saurait dire si c’est l’alcool qui lui fait tourner la tête – curieusement rendue à son cinquième verre –, mais la dernière de la série, une fille masquée, nue, au corps inachevé, lui ressemble drôlement. L’intrigue la gagne plus elle s’approche de la toile. La ligne d’une épaule, le grain de beauté sur la clavicule, la mèche tombante venant chatouiller le début des seins : il n’y a pas de doute, c’est elle! Elle recule avec effroi avant de percuter une serveuse nue qui tombe nue cul avec son plateau de verres. Anastasia s’enfarge et s’écroule au sol avec fracas.

Les moments de conscience, à partir de cet instant, deviennent flous. Elle sent des mains sur son corps, l’aident-elles à se relever?

Anastasia reprend connaissance quelques instants. Elle ne voit rien, elle sent un tissu de soie qui lui bande les yeux. Elle peut sentir qu’elle est couchée dans un lit aux draps doux et chers.

Elle entend la même musique qu’elle entendait dans le hall. L’orchestre est donc toujours en train de jouer, et elle est toujours au manoir. Cette pensée la satisfait. Une bataille entre son effroi et son excitation la garde immobile, palpitante, victime d’une langueur érotique, prisonnière de son attente, dévorée d’envies. Les sensations plus tôt ressenties de la banquette de cuir sous sa peau nue lors du trajet d’arrivée lui reviennent à l’esprit. Si vraies qu’elle les sent réellement sur son bas-ventre. Un frisson naît entre ses cuisses et la gagne jusqu’au bout des cheveux. Bien qu’elle ne voie rien, elle jurerait qu’elle n’est plus seule et qu’on l’embrasse là où ça fait du bien. Et, avant de s’évanouir, elle jouit.

Quand elle reprend à nouveau connaissance, elle a toujours les yeux bandés, mais elle est maintenant attachée et à genoux au sol. Elle sent le souffle de Christian derrière son oreille. Il promène une cravache en cuir sur son dos blanc comme un canevas et lui dit : « À partir de maintenant, tu dois te taire. »

FIN DU CHAPITRE CINQ.

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