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100 ans de beauté, parce qu'on ne sera jamais correcte

L’Histoire nous apprend que l’on ne se tanne pas de dicter aux femmes comment se gérer. Se gérer l’image, le comportement, le discours, le body. Le look. Au cours du siècle dernier seulement (j’aurais pu reculer plus loin aussi), la silhouette féminine « idéale » a beaucoup changé. Je te propose un petit tour rapide du 20e siècle à lire dans la salle d’attente avant de te faire poser des implants où tu voudras.

1916-ish*

(*Note que les années exactes sont à titre d’exemple pour que ça finisse avec 2016. Ouais. J’ai de la suite dans les idées…)

Le cinéma commence à mettre des faces muettes sur leurs écrans. Mary Pickford est un des visages les plus en vue. Les madames veulent lui ressembler, fait que quossadonne? Le teint ben pâle, la bouche petite et peinte comme une poupée, les boudins disciplinés et agencés à des épaisseurs de dentelles assez pudiques.

1926

Ey boy, les flappers fessent! Encore une fois influencées par le cinéma, et le fait que ça commence à sentir le droit de vote, les femmes veulent ressembler à Clara Bow, à Louise Brooks. Apparaît donc la fameuse coupe à la garçonne. Fini les coiffures élaborées. Fini les corsets contraignants qui accentuent la taille sablier. La femme des années vingt veut fumer, boire, danser, pas avoir de boules. Les maris ca-potent. On raconte même que pour éviter d’avoir à demander la permission à leur époux de se couper les cheveux courts, les femmes provoquaient des « accidents » en passant  leurs longs cheveux détachés trop près d’une chandelle à table…

1936

C’est le retour de la taille sablier, mais en plus allongée, moins « perdrix de luxe » comme au début du siècle. On commence également à se bleacher la tête et à s’épiler à l’extrême sinon à se raser les sourcils. On veut la ligne mince de Marlene Dietrich, de Jean Harlow. C’est les débuts de l’électrolyse. Ça fait mal être une femme, « faut souffrir pour être belle ».

1946

La chirurgie esthétique arrive en ville, toi chose! Il deviendra chose possible de se faire « corriger » le nez ou le size des boules, bien que les opérations ne soient pas aussi répandues et accessibles qu’aujourd’hui. Par exemple les implants mammaires sont à ce moment-là une chirurgie risquée et des femmes en meurent. C’est rough sérieux. D’un autre côté, comme on a besoin de l’aide des femmes pendant la Deuxième Guerre, on commence à permettre le pantalon et des vêtements plus confortables, des ensembles qui commencent à ressembler à ce qu’on portera tous les jours.  

1956

Tsé, le boute où je disais que les femmes voulaient pu avoir de formes ni de boules, là? Ouais, ben c’est pu ça pantoute astheure. Gros totons, p’tite taille et beau gros cul sont revenus au goût du jour. L’Amérique se sent pleine et joyeuse et on veut ses femmes « avec tout ce qu’y faut où ce qu’il faut ». Une Marilyn aura aussi un certain impact sur le look du moment…

1966

Tsé, le boute où je disais que les femmes voulaient avoir des gros seins pointus, une p’tite taille pis des hanches? Bon, ben c’est pu ça astheure. Y’a quelque chose comme un désir de quoi de plus « naturel ». Les mœurs commencent à se libérer, ça sent la manifestation au coin des rues. Même les hommes commencent à porter les cheveux plus longs. La minijupe arrive en ville, et bientôt la pilule pour pas faire de bébés. Comment ça s’habille, une femme qui a soif d’amour libre? Ça s’en vient…

1976

Ouain, là OK, y’a comme deux gangs : les hippies pis les discos. Dans la mesure où d’un bord, la libération sexuelle remet le petit toton mou à la mode, le cheveu naturel porté long et lisse, le poil en dessous des bras, les tissus organiques, et de l’autre bord, l’Amérique prospère en paillettes qui découvre la porno et le spray net.

1986

La femme des années 80, ça se passe dans les épaules, ou dans les épaulettes. Les femmes exigent leur place sur le milieu du travail avec des salaires équitables (hahahaha bonne chance, la conne! (je ris mais je braille dans le fond)). Apparition du power suit, de la silhouette athlétique « prête au combat » tonifiée et svelte. Merci, Jane Fonda. Ah, et y’a aussi une certaine Madonna qui dit que les excentricités sexy, c’est oui. 

1996

Tsé, la mode c’est cyclique. Le sourcil ultra épilé, le cheveu bleaché, le rouge à lèvres foncé, l’extrême maigreur, ça fait fureur et même si c’est du déjà vu. Les femmes se mettent le doigt dans le fond de la gorge comme s’il n’y avait pas de lendemain. Au lieu de traiter les troubles alimentaires comme un désordre mental, on blâme Kate Moss.

2006

Les journaux, les nouvelles, sont beurrés du phénomène de « l’hypersexualisation des jeunes filles ».  Qu’est-ce qu’on fait pour aider? Rien. À place on met des photos partout de ce qui est jugé too much. Ah, oui, pour ça, on juge : tramp stamp, autobronzant, nombril percé et autres piercings corporels incluant une « barbelle » à l’effigie Playboy, rallonges de cheveux, tracksuits en velours, tatouages reliés au signe du zodiaque, épilation de la noune intégrale, cheveux plaqués à l’extrême. Cheap is the new black

2016

Cent ans plus tard, le message commence à arriver aux cerveaux (bonne chance pour la suite) que c’est correct d’être « telle quelle ». Le fat shaming se fait de plus en plus dénoncer, on applaudit partout les modèles plus accessibles qui ressemblent davantage à la « femme de tous les jours ». D’un autre côté, on ne s’est jamais autant filtré le selfie… 

#nofilter

#wokeuplikethis

#beauteinterieure

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